Le 24 juin 1859, un citoyen suisse naturalisĂ© français, Henri Dunant, assiste Ă la bataille de Solferino. HorrifiĂ© par le spectacle qui sâoffre Ă ses yeux â de 40 000 tuĂ©s et blessĂ©s â, il improvise des secours, organise les soins, aidĂ© par de nombreux civils bĂ©nĂ©voles. Cette aide apportĂ©e aux soldats des deux camps sans discrimination, quâils soient français ou autrichiens, est lâacte fondateur de la Croix-Rouge.Â
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1863 : création du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)
ProfondĂ©ment marquĂ© par ce quâil a vĂ©cu, Henri Dunant dĂ©cide de crĂ©er des sociĂ©tĂ©s de secours aux blessĂ©s de guerre. PubliĂ© en 1862, son livre, Un souvenir de Solferino, formule le vĆu de « quelque principe international, conventionnel et sacrĂ©, lequel, une fois agrĂ©Ă© et ratifiĂ©, servirait de base Ă Â des sociĂ©tĂ©s de secours pour les blessĂ©s dans les divers pays de lâEurope ».
Lâouvrage de Dunant, largement diffusĂ© dans toute lâEurope, est accueilli avec enthousiasme par des grandes figures de lâĂ©poque (Victor Hugo, Charles Dickens, les frĂšres Goncourt…), des hommes dâĂglise, des chefs dâarmĂ©es, des hauts fonctionnaires et des chefs dâĂtat â parmi lesquels NapolĂ©on III.
Henry Dunant fonde alors, en fĂ©vrier 1863, le ComitĂ© international et permanent de secours aux blessĂ©s militaires â futur ComitĂ© international de la Croix-Rouge (CICR). Le gĂ©nĂ©ral suisse Dufour, ami de NapolĂ©on III, est nommĂ© prĂ©sident de ce ComitĂ© permanent.Â
25 mai 1864 : constitution de la Croix-Rouge française
Convaincu du rĂŽle de premier plan que pourrait jouer la France dans la ratification par les Ătats dâune « charte fondamentale de la Croix-Rouge », Henri Dunant va Ă Paris pour y constituer une SociĂ©tĂ© nationale de secours aux blessĂ©s militaires (SSBM), câest-Ă -dire la premiĂšre Croix-Rouge française.
Le 25 mai 1864, une trentaine de personnalitĂ©s de toutes sensibilitĂ©s invitĂ©es par Dunant â des militaires, des industriels, des politiques, des aristocrates â sont au rendez-vous. Sur instruction impĂ©riale, le marĂ©chal Randon, ministre de la Guerre, est prĂ©sent. Il autorise la constitution dâune SSBM en France. La Croix-Rouge française voit ainsi le jour. Elle sera reconnue comme « Ă©tablissement d’utilitĂ© publique » par dĂ©cret impĂ©rial le 26 juin 1866.
Pour obtenir lâappui de la France, Henri Dunant rencontre Ă©galement le ministre des Affaires Ă©trangĂšres, Ădouard Drouyn de Lhuys, qui lâassure de son soutien et promet dâexercer son influence sur les gouvernements Ă©trangers.Â
22 août 1864 : fondation du droit humanitaire moderne
Ă lâinvitation du Conseil fĂ©dĂ©ral suisse, une confĂ©rence diplomatique est donc organisĂ©e, du 8 au 22 aoĂ»t, Ă GenĂšve. Câest un succĂšs : seize Ătats europĂ©ens (dont la France) sây font reprĂ©senter.
La premiĂšre Convention de GenĂšve, signĂ©e le 22 aoĂ»t 1864, comporte dix articles dĂ©finissant les normes Ă respecter pour le secours des victimes de guerre et le respect de ceux qui leur viennent en aide : « les ambulances et les hĂŽpitaux militaires seront reconnus neutres, et, comme tels, protĂ©gĂ©s et respectĂ©s par les belligĂ©rants » (article 1). Un signe distinctif, la Croix-Rouge sur fond blanc, permettra de distinguer les personnes venant en aide aux blessĂ©s. Câest la naissance du droit international humanitaire.
Croix-Rouge française, Paris 2014, ISBN : 978-2-902193-49-3